On vous les avait promis, les voici ! Découvrez nos dix gros coups de cœur de cette rentrée littéraire 2024.
Cabane, d’Abel Quentin // Éditions de l’Observatoire
Abel Quentin imagine le destin des chercheurs qui ont démontré l’imminence de la catastrophe écologique, et se confrontent à l’inertie politique malgré l’urgence, à travers quatre destins fictifs, mais parfaitement réalistes et fascinants. Un livre brillant et absolument passionnant.
Les vérités parallèles, de Marie Mangez // Éditions Finitude
Marie Mangez nous interroge sur la question de l’imposture, à travers la figure d’un journaliste reconnu, à l’excellente plume mais incapable de mener un reportage sur le terrain. Entre suspense, compassion pour le protagoniste dépassé par la situation, et un humour acerbe sur la haute bourgeoisie, ces Vérités parallèles se dévorent !
Aux marges du palais, de Marcus Malte // Éditions Zulma
Un texte jouissif, libérateur, où Marcus Malte imagine une grande révolte politique dans un royaume qui ressemble beaucoup à notre vieille république. Une grande liberté de ton et beaucoup de drôlerie pour cet auteur qui nous avait habitué à des récits plus noirs.
Roman de ronces et d’épines, de Lucie Baratte // Éditions du Typhon
L’histoire mystérieuse et presque contemplative de deux jumelles qui grandissent isolées du monde, hormis la présence de quelques proches, dans un château cerné d’une forêt à la sombre légende. La nature environnante représente-elle leur fin ou leur salut ? Onirique, parfois glaçant, ce Roman nous plonge dans une ambiance dont on a du mal à se défaire…
Faïel et les histoires du monde, de Paolo Bellomo // Éditions du Tripode
D’abord l’histoire d’un exil dans une géographie imaginaire, le récit devient peu à peu celui d’une révolte, la révolte d’un peuple mais aussi d’une nature entière contre un envahisseur dont on sait peu de choses si ce n’est le mépris et une forme de bêtise. Parfois politique, parfois intimiste, on oscille entre considérations sociales et scènes où le fantastique prend peu à peu le pas.
Mythologie du .12, de Célestin de Meeûs // Éditions du Sous-sol
Ce court roman fait s’alterner les pensées de deux personnages très différents : le médecin bien installé dans son confort bourgeois, et l’adolescent un peu perdu. Un texte profond, qui explore la psyché de ses personnages pour finir quasiment en thriller.
La maison idéale, de Kate Collins // Éditions Les escales
Dés les premières pages, il est clair que cette maison « idéale » est hantée. Thriller psychologique plutôt que livre d’horreur, le lecteur suit deux femmes, sur deux époques différentes, à qui la vie a imposé de vivre dans les ombres de cette maison. Entre deux frissons, Kate Collins questionne la place des femmes au sein du foyer, et surtout celui de la mère, réelle ou de substitution.
Vies sauvages, de Daniel Fohr // Éditions Inculte
Un huis-clos dans un zoo dans lequel, après des années de routine, tout se détraque. Un enchaînement de péripéties à l’humour très pince-sans-rire et un rien moqueur, et dont les protagonistes sont tant des humains que des animaux. Gardiens, touristes, couples d’oiseaux inélégants, adolescents désœuvrés ou militants de la cause écologiste, la description des personnages et de leurs failles est irrésistible.
Ilaria, de Gabriella Zalapì // Éditions Zoé
Une fillette est emmenée par son père, loin de sa mère, sans que ne soit réellement actée l’idée d’enlèvement. Ces quelques années, passées essentiellement le long des routes, avec des épisodes chez des amis ou dans une pension, sont contées à hauteur d’enfant, rendant le récit parfois glaçant. Le personnage du père est suffisamment complexe, et les réflexions de la fillette suffisamment prises entre incompréhension et lucidité pour donner à ce court roman une réelle épaisseur.
Nord sentinelle, de Jérôme Ferrari // Éditions Actes Sud
Partant d’une rixe qui tourne au drame, Nord sentinelle revient, de façon aléatoire, sur le passé, et tisse au fil des pages l’histoire d’une dynastie d’hommes, dans une famille aisée et très connue de la région, tous plus faillibles les uns que les autres. Arnaqueurs, pleutres criminels, séducteurs pathétiques, la tragédie se mêle à la satyre sociale, dans une grande fluidité de lecture.