La Charente est riche de sites de vestiges préhistoriques : cela valait bien un album BD ! Ce sont les angoumoisins Juliette Vaast, au dessin, et Jean-François Chanson, au scénario, qui s’y sont attelé, nous offrant un album très documenté, et riche d’information sur la vie au solutréen. Accompagnés par des institutions et spécialistes locaux, et par les très dynamiques éditions Eidola, les deux auteurs ont réalisé un livre entre fiction et documentaire, et accessible à tous les curieux !
Avant de les rencontrer, mercredi 19 mai, ils ont accepté le jeu de l’interview.
Pouvez-vous me parler de votre dernier album ?
Jean-François Chanson et Juliette Vaast : L’histoire se passe au solutréen, il y a environ 20000 ans, pendant une période de glaciation. Le niveau de la mer était alors environ 100 mètres plus bas. Les populations qui apparaissent dans l’album sont des populations nomades, et nous nous sommes intéressés à l’invention du propulseur. Je [Jean-François Chanson] me suis particulièrement intéressé au signe du placard, que l’on retrouve dans plusieurs lieux, en Charente, en Dordogne et jusqu’à Marseille. Je me suis demandé qui avait pu faire ce voyage, et pourquoi, en laissant cette marque.
Il y a eu beaucoup de recherches autour de cet ouvrage, et de déplacements pou visiter les sites. Nous avons été accompagnés par le musée d’Angoulême, par des spécialistes locaux de la préhistoire. Mais les lieux ont évidemment beaucoup changé, et nous n’avons pas toutes les informations sur cette époque, donc il a fallu faire des choix. Nous nous sommes parfois inspirés d’autres peuplades, pour imaginer la forme des tentes, car si on sait qu’elles ont existé, on ignore leur aspect ! Ou bien sur la façon dont était conservée la viande… C’est donc un équilibre entre la dimension documentaire et l’imagination. Mais on sait que l’idée d’un personnage qui voyage de la région de Marseille à la Charente, au cœur de notre histoire, est crédible : on a trouvé en Charente des coquillages qui venaient de la Méditerranée.
Les sites préhistoriques, en Charente, sont très riches ! Par ailleurs, nous avons tout de suite proposé cet album à Eidola, cette maison d’édition angoumoisine qui a publié plusieurs titres sur l’histoire et la préhistoire locale.
Faire de la BD, c’était un rêve de gosse ?
Juliette Vaast : Oui, c’est le cas. J’ai longtemps eu envie de travailler dans l’animation, aussi, mais cela demande de travailler systématiquement en équipe. Mais tous les aspects de la bande dessinée m’ont toujours plu : le dessin bien sûr, mais aussi le découpage, la narration, le fait de raconter des histoires…
Jean-François Chanson : Oui aussi ! J’ai grandi dans un village de 200 habitants, où l’arrivée de mon Spirou mensuel était une grande distraction ! Néanmoins, le fait de faire de la BD est assez récent pour moi. Je suis aussi enseignant.
Quelles sont vos références ?
Juliette Vaast : Je lis beaucoup de fantasy, mais graphiquement, c’est Le Caravage qui m’inspire le plus !
Jean-François Chanson : On me parle souvent de la dimension pédagogique de mes livres. Sur cet album, je pense aussi à Rahan, que je lisais enfant. Certes Rahan n’a pas de vocation réaliste et scientifique, bien au contraire, mais il y a cette dimension de l’aventure, du péril, de la vie au grand air… J’aime les récits dans la lignée de Robinson Crusoé, les grands espaces…
Dédicace le mercredi 19 mai de 15h à 17h, de l’album Le signe de Pao (éditions Eidola, 2015)