Deux autrices, deux femmes, deux appréhensions de l’écriture, avec un lien plus ou moins dense à leur propre histoire. Quelle mythologie du soi quand on est une femme écrivaine aujourd’hui ? Pour en parler, Julie Nakache et Marnie Holzer nous liront des extraits de leurs derniers romans, suivi d’une rencontre et dédicace.
Les livres en lecture/dédicace :
Choisir ses morts, Julie Nakache, au éditions le temps qu’il fait : Dans ce récit singulier qui fait dialoguer l’histoire de la grand-mère de la narratrice, en pleine Algérie coloniale, et celle de la marquise de Brinvilliers, sous le règne de Louis XIV, Julie Nakache dresse le portrait de femmes qui, par-delà les différences culturelles et historiques, subissent la même domination masculine – et comment elles décident d’y répondre par le meurtre. Un récit subtil, qui explore l’ambiguïté sous toutes ses formes : ambiguïté de ces figures féminines qui répondent à la destruction par la destruction ; ambiguïté du récit lui-même, qui joue et interroge la frontière entre fiction romanesque et vérité autobiographique.
Les choses de la nuit, Marnie Holzer, aux éditions Exopotamie : Les choses de la nuit est le récit d’une même femme, mais dont les chapitres alternent entre la trentenaire qu’elle est devenue, et qui revient vivre sur ses terres natales, à savoir le pays basque, et sa voix d’enfant, ses questionnements vis-à-vis de la famille et d’un père absent. Entre légèreté et douleurs, résilience et réflexions féministe, un roman intime et délicat. Ce roman se revendique hantologique, concept inventé par Jacques Derrida pour « décrire des œuvres construites à partir de traces du passé qui ressurgissent dans le présent pour relier sur un même plan des personnes ou des lieux issus de différentes dimensions ».
